Le contournement des sanctions contre la Russie devient un « crime » pour l’Union européenne

Europe

« L’UE a adopté un nombre sans précédent de sanctions pour cibler l’économie de la Russie et contrecarrer sa capacité à poursuivre cette agression (…) toute tentative de contournement de ces mesures sera stoppée », a expliqué la présidence tchèque du Conseil de l’UE. En ligne de mire notamment, deux Etats qui ont maintes fois affiché leurs points de vue divergents avec Bruxelles depuis le début de la guerre en Ukraine.

Après avoir promulgué huit fois des sanctions à l’encontre la Russie en guerre en Ukraine, l’Union européenne s’attaque désormais aux pays qui refuseraient de les mettre en oeuvre. Un serrage de vis qui doit faire oublier les dissensions entre les 27, notamment au sujet du plafonnement du prix du pétrole au niveau international pour appauvrir l’Etat russe. Ici, l’objectif est clair, pour faire vaciller le géant des hydrocarbures, il s’agit de garantir la mise en oeuvre des actions, et dans le cas contraire, de considérer ce manquement comme « un crime », a annoncé la présidence tchèque du Conseil de l’UE.

Concrètement, cette décision, prise « à l’unanimité », va permettre de sanctionner des pays tiers et leurs ressortissants ou leurs entités coupables de contourner les sanctions adoptées par l’UE. Des mesures, qui depuis le déclenchement du conflit fin février, doivent appauvrir l’Etat russe belligérant. Mais attendue en récession en 2022 et 2023, l’économie russe ne s’effondre pas aussi vite qu’espéré.

Quels sont les pays visés ?

Une première cible se trouve à l’extérieur de l’UE. La Turquie est en effet régulièrement accusée de contourner les sanctions européennes et de mettre en place une route détournée pour acheminer du pétrole russe dans les pays de l’UE, et ce, malgré l’embargo européen. L’Union a aussi interdit les achats de charbon.

Mais à l’intérieur même de l’UE, Bruxelles à s’aligner avec la Hongrie. En plus des hydrocarbures, qui constituent la majeure partie du PIB russe, l’UE a sanctionné les avoirs privés. Or, la Hongrie de Viktor Orban n’a gelé qu’« un peu plus de 3.000 euros » d’avoirs russes, a dénoncé Bruxelles.

Aussi le gouvernement hongrois, accusé de faire du « chantage » à l’égard de l’UE, a annoncé l’envoi à l’Ukraine d’une aide financière bilatérale, et non dans le cadre proposé par la Commission européenne d’un plan d’aide commun.

Faire payer les pays dissidents

« Pour réussir, leur mise en œuvre nécessite un effort conjoint, et la décision d’aujourd’hui est un outil essentiel pour garantir que toute tentative de contournement de ces mesures sera stoppée », a expliqué le ministre tchèque de la justice Pavel Blažek.

« L’inclusion de la violation des mesures restrictives dans la liste des « crimes » est la première de deux étapes visant à garantir un degré similaire d’application des sanctions dans toute l’UE et à dissuader les tentatives de contournement ou de violation des mesures de l’UE », a souligné le communiqué de la présidence.

La seconde étape est l’adoption d’une législation pour définir les infractions pénales et les sanctions à appliquer en cas de violation des sanctions européennes, car les Etats membres ont actuellement des définitions différentes de ce qui constitue une violation des mesures restrictives.

La Commission devrait soumettre une proposition en fin de semaine, avec l’objectif « d’aller vite » pour contrer le contournement des sanctions, a confié une source européenne.

 

 

latribune.fr
(Avec AFP)
pixabay

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