Du 21 novembre au 18 décembre 2022, tout le monde du football aura les yeux tournés vers le Qatar. Pour la première fois de l’histoire, un pays arabe va accueillir la Coupe du monde de football. Mais le choix de cet Émirat du golfe persique a été l’objet de critiques, depuis sa désignation en décembre 2010. Car le Qatar est une monarchie autoritaire, où les partis politiques sont interdits et où de nombreuses lois liberticides sont en vigueur.
La presse britannique a révélé cette semaine que l’Émirat allait faire appliquer l’interdiction des relations sexuelles hors mariage lors du tournoi. Une façon de remettre le sujet des libertés individuelles au cœur des préoccupations, et de rappeler que les milliers de supporters ayant prévu de se rendre au Qatar ne seront pas exemptés de toutes les lois qataries en vigueur. On fait le point sur ce qui sera autorisé et interdit lors du Mondial de football au Qatar.
Les relations sexuelles et les marques d’affection
Les autorités qatariennes ont précisé qu’il n’y aurait « aucune exception » sur la question des relations sexuelles hors mariage pendant le Mondial de foot. Que ce soit pour les joueurs et les supporters. « Il n’y aura certainement pas d’aventures d’un soir lors de ce tournoi. Il n’y aura pas de fête du tout, vraiment. Tout le monde doit garder la tête froide, sauf à risquer de finir en prison. Pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du monde, le sexe est interdit. Les supporters doivent être préparés », a indiqué une source policière au Daily Star .
Les signes d’affection ou de tendresse en public, comme le fait de s’embrasser ou de s’enlacer dans la rue, sont également prohibés.
L’homosexualité
Au Qatar, le mode de vie de la communauté LGBT est strictement interdit. Comme le rappelle Amnesty International, le Code pénal établit que les relations homosexuelles sont des infractions passibles de peines pouvant aller jusqu’à sept ans de prison. La peine de mort peut même être appliquée pour les musulmans en cas de condamnation.
En mai dernier, une enquête publiée par trois médias scandinaves révélait que les couples gays étaient refusés par plusieurs hôtels recommandés par la Fifa, lors de leur demande de réservation. Depuis des mois, les organisateurs du Mondial se veulent rassurants sur ce sujet extrêmement sensible des droits homosexuels dans le pays : « Tout le monde sera le bienvenu ici, tout le monde se sentira en sécurité », avait assuré à la presse fin novembre 2021 Nasser Al-Khater, directeur exécutif du Mondial 2022 au Qatar. Mais en avril dernier, Abdullah Al Ansari, responsable de la sécurité pour la Coupe du monde, précisait ceci : « Si un supporter brandit un drapeau arc-en-ciel dans un stade et qu’on le lui enlève, ce ne sera pas parce qu’on veut l’offenser, mais le protéger. Si on ne le fait pas, un autre spectateur pourrait l’agresser. »
L’alcool
Boire de l’alcool ou être en état d’ébriété sur la voie publique sont des infractions punies par la loi au Qatar, mais les autorités locales ont annoncé qu’elles allaient appliquer un seuil de tolérance pour les supporters étrangers lors du prochain Mondial.
La consommation d’alcool dans les bars étant conditionnée à un permis de résidence, les supporters devraient de toute manière se rabattre sur les « fan zones » autour des stades où sera servie notamment la bière d’un sponsor du tournoi. L’alcool sera disponible dans les loges des stades de la Coupe du monde mais sera interdit dans les autres tribunes.
La drogue
Au Qatar, la loi est particulièrement stricte pour les consommateurs de drogue. Et l’Émirat ne fera pas d’exception concernant les visiteurs présents lors du Mondial. La loi qatarie prévoit notamment la peine de mort pour les trafiquants, et des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité pour les consommateurs. Dans ce cadre, la Fédération anglaise de football a prévenu ses supporters des risques qu’ils encouraient en amenant ou consommant des stupéfiants sur le sol qatari.
Tenue vestimentaire
Concernant la tenue vestimentaire, et en particulier celle des supportrices dans cet Émirat conservateur, où les femmes sont dépendantes d’une décision masculine pour un grand nombre de démarches, jusque dans leur façon de s’habiller, il est recommandé par les autorités qataries de faire montre de « modestie » en la matière. « Les habits occidentaux sont tolérés pourvu que les épaules et les genoux soient couverts : pas de jupes au-dessus du genou, ni de shorts, pas d’épaules nues ni de décolletés profonds, et les vêtements moulants ou suggestifs sont considérés comme inappropriés », peut-on lire sur le site de Doha Accueil. Autant de choses à connaître pour les supporters et supportrices avant de s’envoler pour le Qatar à l’automne prochain.
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